Portrait d’une plante médicinale
Ortie
(Urtica dioica)
L’ortie est une mine d’or! Dès l’Antiquité, les physiciens
reconnaissaient ses vertus. La phrase célèbre; que ton aliment soit ton remède
s’applique très bien à cette plante, ma foi, extraordinaire! La plupart des
vertus qu’on lui accorde sont en partie dues à l’abondance de nutriments
facilement assimilables. Après un long hiver, rien de mieux qu’une cure d’ortie
pour donner un petit coup de pouce à notre corps fatigué. En effet, c’est une
des premières plantes, avec le pissenlit, à pointer le bout de son nez au
printemps.
Description
Très commune dans nos contrées sauvages, on
peut trouver de l’ortie un peu partout au Québec. Peut-être l’avez-vous déjà
croisé sur votre chemin et en avez souffert pendant quelques heures ou même
quelques jours. Effectivement, les feuilles et les tiges sont recouvertes de petits
poils extrêmement piquants. Lorsqu’ils entrent en contact avec la peau, ils libèrent
leurs contenus et provoquent une sensation de brûlure, un moyen de défense
naturel. Comme la nature est si merveilleusement bien faite, son jus est un de
ses antidotes. On sait que l’acide formique fait partie des substances
provoquant cette sensation désagréable. Son nom latin Urtica provient du latin urere
« brûle ». Cette action est neutralisée lorsqu’elle est ébouillantée.
La plante entière (racine, feuilles, graines) est utilisée pour ces propriétés
médicinales. Sauf indication contraire les informations ci-dessous s’appliquent
aux feuilles.
Histoire
Traditionnellement, on l’utilisait en
flagellation contre les rhumatismes. Il s’agit de frotter les régions
douloureuses avec les plants d’orties fraîches. Un peu inusité comme pratique, cela
demandait beaucoup de courage. Encore
aujourd’hui plusieurs personnes font usage de l’ortie de cette façon et jurent
de son efficacité. Les résultats obtenus sont une augmentation de l’afflux de
sang dans ces régions et par conséquent une réparation des tissus endommagés
ainsi qu’une diminution de la douleur et de l'inflammation. Nos aïeux
l’employaient aussi comme diurétique, contre les hémorragies et différents problèmes
pulmonaires. De plus, tout comme le lin et le chanvre, on se servait de la
fibre pour en faire des vêtements, des cordages ainsi que du papier.
Les
scientifiques s’y intéressent
La racine d’ortie fait l’objet de plusieurs
études dans le traitement de l’HBG (hyperplasie bénigne de la prostate) et de la prostatite. L’extrait
d’ortie, souvent combiné avec du palmier nain, s’est avéré efficace pour
soulager différents symptômes tels; la nycturie et le l'hyperplasie bénigne de
la prostate. Elle contribue à augmenter le débit urinaire, diminuer le volume
d’urine résiduel et diminuer le volume de la prostate. Elle aide
à maintenir un taux élevé de testostérone libre en prévenant la conversion de
la testostérone en œstrogène (oestradiol). Les résultats de ses études sont
très prometteurs. Il en reste encore beaucoup à découvrir sur cette plante qui
tant à nous offrir.
Super
aliment
Les feuilles d’ortie sont particulièrement riches
en plusieurs minéraux (20%), oligoéléments, vitamines et protéines: fer,
potassium, calcium, magnésium, iode, silice, chrome cuivre, zinc, manganèse,
phosphore, acide folique, vitamine A, K, B2, B5.
Elle active le métabolisme, tonifie tout le
système et favorise l’assimilation de plusieurs nutriments essentiels au bon
fonctionnement de l’organisme. Riche en chlorophylle, elle améliore l’oxygénation
des tissus et contribue à la régénération de toutes les cellules du corps. Elle
agit comme tonique général et augmente la vitalité.
Vous pouvez faire appel à l’ortie dans tous
les cas où l’énergie vitale est en baisse. Elle est non négligeable en période
de convalescence, de fatigue ou d’épuisement chronique, de fibromyalgie ainsi qu’après une chimio ou
radiothérapie. C’est une plante très versatile et peut être utilisée autant par
les enfants que les personnes âgées de même que pour les femmes enceintes ou
qui allaitent. Après un accouchement, elle aide à faire le plein d’énergie,
enrichir le lait et en améliore la production.
En tant que spécialiste du fer (comme
Danièle Laberge le dit si bien), elle très populaire auprès des personnes anémiques
ou carencées en ce précieux minéral. L’ortie est l’un des végétaux les plus
riches en fer, de plus, elle en favorise
son absorption et contribue à la formation d’hémoglobine dans les globules
rouges. Lors de saignement excessif
En plus de diminuer la rétention d’eau,
elle soutient toutes les fonctions du système urinaire. Comme jadis, on
l’utilise dans la prévention des calculs, des inflammations et des infections
urinaires.
L’ortie supporte les organes d’élimination
et augmente l’excrétion des déchets métaboliques et acides indésirables. Elle
est utilisée contre divers problèmes de santé tels; arthrite, rhumatisme,
inflammation des articulations, goutte, acné, eczéma. Avec la prise d’ortie à
long terme, on remarque une réduction de l’inflammation et de la douleur.
On l’utilise aussi, en combinaison avec
d’autres plantes, pour contrer différents problèmes digestifs et respiratoires comme
l’asthme, les allergies. Elle améliore l’intégrité des muqueuses tant respiratoires
que digestives.
Modes
d’utilisation
L’ortie peut être utilisée de plusieurs
façons à partir de la plante fraîche ou séchée; en jus, en capsules, en
teinture, en infusion ou en décoction.
Le jus, fait à l’extracteur (comme pour
l’herbe de blé) ou en le mettant dans un mélangeur avec de l’eau il peut se
congeler en glaçons.
Cuisiner
avec l’ortie
L’usage de l’ortie en cuisine date de
plusieurs centaines d’années. Elle était souvent considérée comme le légume des
pauvres, puisqu’elle se retrouvait facilement à l’état sauvage
L’ortie doit être légèrement cuite (2-3
minutes) afin de neutraliser les poils piquants. Il est préférable d’utiliser
les feuilles seulement, les tiges peuvent être trop fibreuses. Elles n’ont qu’à
être blanchies, cuites à la vapeur, ajouter à vos soupes ou à vos bouillons,
cuisiner comme des épinards ou tout autre légume vert à feuilles. Elles sont
excellentes dans les lasagnes, les quiches, les recettes de pâtes.
Essayez-les à la vapeur avec un peu de
fromage feta, un filet d’huile d’olive et une larme de jus de citron.
Si votre situation ne vous permet pas de
cueillir votre propre ortie, vous pouvez vous en procurer en saisons dans
certaines épiceries santé ou magasins d’aliments naturels aPvec les fruits et
légumes biologiques. Sinon, l’ortie sèche, la même qu’on utilise pour faire les
infusions, peut très bien faire
l’affaire. Pour la récolte, récolter les feuilles avant la floraison.
Congélation
Les feuilles d’ortie peuvent se congeler.
Plongez-les dans l’eau bouillante 1 minute, rincer à l’eau froide, bien
égoutter et congeler.
Cet article à titre informatif n’est pas
dans le but de guérir aucune maladie. Bien que l’ortie soit une plante exceptionnelle,
ne n’est pas une panacée! Si vous
souffrez de problèmes de santé, n’hésitez pas à consulter un herboriste
thérapeute ou autres professionnels de la santé afin d’avoir un service
personnalisé adapté à vos besoins.
Références:
Barnes Joanne, Anderson
Linda A, Phillipson J David. Herbal
medecine third edition, 2007. Pharmaceutical Press. P. 452-455
Wood Mathttew. The book of herbal wisdom. North
Atlantic Books, 1997, p. 479-489